Les patients "psy"

Bonjour les filles!

ça fait longtemps qu'on a pas alimenté la rubrique "patients" et justement je me demandais comment vous gériez la prise en charge des patients "psy" ?
En ce moment au boulot on a des schizophrènes, psychotiques, etc et j'avoue que j'ai un peu de mal... C'est le psychiatre qui les acceptent au centre, mais il n'est là qu'une demi journée par semaine On a pas de protocole particulier, leur motif d'entrée est l'obésité la plupart du temps.

Kwine si tu passes pas là

héhé, je passssseeeee par lààààà !

ah c'est sûr que parfois ce n'est pas simple !
alors les problématiques principales que tu rencontreras c'est : transit très ralenti, surpoids/obésité, TCA, parfois un sevrage, souvent une addiction au sucre.
ça s'explique principalement par :
- leur pathologie (manque de repères, vie destructurée et l'alimentation avec, alimentation anarchique et grignotages+++, budget serré)
- leur environnement social et familial
- les traitements (ralentissement du transit du à leur action sur le système nerveux central ; selon la classe des neuroleptiques - à voir avec le psy ou si tu veux, donne moi ton mail que je t'envoie une liste - il peut y avoir une prise de poids qui peut aller jusqu'à 20/30 kg, un dérèglement de la sensation de faim et de satiété)

donc tes axes stratégiques vont être principalement :
- à chaque patient, discuter avec l'équipe soignante (mieux le psy si possible) du cas que tu dois recevoir. d'un pour savoir si tu peux le recevoir seule (et pas que pour une éventuelle réaction du patient, mais pour que la démarche soit intégrée au projet de soin). de deux, pour savoir s'il n'y a rien à signaler (intolérance à la frustration par exemple)
- tu ne pourras pas, dans de trèèès nombreux cas, agir comme avec un patient 'habituel'. certes tu t'adapteras comme d'habitude à son mode d'échange, mais là, il faudra y être très vigilant afin que les messages passent un peu plus.
- pour ma part, dans un premier temps je travaille sur les sensations pour savoir justement ce qu'ils ressentent ou ne ressentent plus (ça permet d'adapter mieux ta ration, notamment pour les féculents).
puis sur les grignotages (nocturnes aussi chez certains) : quand, quoi, chercher à savoir pourquoi (si c'est un moment d'angoisse, de solitude, de colère...). je propose pratiquement tout le temps un vrai goûter structuré. puis sur la consommation des légumes (sous toutes leurs formes) et une bonne hydratation (avec de l'eau, eau gazeuse si besoin, astuces pour aromatiser sans sucre l'eau dans un premier temps).
pour la ration je me base très souvent, surtout si les traitements sont lourds, sur celle du diabétique.
ne sois pas trop exigeante avec toi au début, quand tu verras souvent les non-résultats... dans un premier temps, il faut fixer comme objectif : STOP à la prise de poids. ensuite l'éducation en n'hésitant pas à revenir plusieurs fois sur la même chose. et ensuite fixer une perte de poids (s'ils adhèrent bien aux conseils, rien qu'en restructurant un peu l'alimentation, ils en perdent un peu et ça peut les motiver pour aller plus loin).
mais bon, les pauvres, il y a des traitements qui empêchent la perte de poids, donc il faut les accompagner pour accepter ce passage et en discuter avec le psy aussi (parce que la diététicienne n'est pas magicienne...) pour qu'il sache où tu en es et tes freins.

j'espère que ça t'éclaire un peu... tu me dis surtout !

Merci!

Le problème c'est qu'il n'y a pas de prise en charge adapté pour eux, ils rentrent et vu qu'il y a souvent obésité/surpoids, ration hypocalorique et voila Ils voient une psychologue et un psychiatre en plus mais bon je trouve ça léger!

On a des entretiens individuels mais pas assez de temps, hier une patiente schizo me parlait qu'elle avait fait avant de l'anorexie, et que maintenant elle se nourrissait de pizza pour 16h...Les entretiens sont censé faire 1/4 d'heure...après il y a des consultations informelles mais bon...

pour moi, dans ces cas-là, l'hypocal n'est pas adapté, surtout s'il y a beaucoup de grignotages (comme la plupart du temps) et si la sensation de satiété n'existe plus.
il n'y a pas d'ateliers d'éducation nut ?

Si, mais ils ont les mêmes que ceux qui sont là "juste" pour une obésité classique!

Pour l'hypocal je suis d'acc avec toi, si je te disais le nombre de calories, tu tomberais à la renverse je pense!

et y'a pas moyen que tu puisses en parler et l'expliquer ?
je sais bien que ce n'est pas simple, vu que les diéts n'ont pas toujours 'la place' qui devrait leur revenir, mais ça vaut le coup. et puis c'est de notre rôle d'amener cette compétence...
tiens nous eau courante !